Depuis la démocratisation du zéro déchet et l’éveil des consciences conséquent sur les potentiels dangers dans les produits du quotidien, de plus en plus de personnes se sont vues remettre en question leurs habitudes en termes de protections périodiques. Après des tests, des moments de paniques, mais aussi quelques rires, je vous propose aujourd’hui un article retour complet sur les règles zéro déchet !
Cet article voulu comme un guide des alternatives zéro déchet aux protections menstruelles se voit aujourd’hui agrémenté de nouvelles données. Depuis sa publication sur la première version de ce site en 2020, le marché des protections hygiéniques (qui porte toujours aussi mal son nom) a fortement évolué en faveur de solutions moins toxiques et/ou réutilisables ! Elles sont même devenues moteurs de croissance sur le marché !
Aux hommes qui liraient ces mots : merci de vous intéresser à ce sujet via cet article. Le monde a besoin de personnes qui vont au-delà des genres, et de curieux bienveillants qui cherchent simplement à comprendre les choses.
⚠️ Disclaimer ⚠️
Si vous pouvez regarder un film de Tarantino sans broncher, vous être largement qualifié pour lire cet article. Cependant, dans le cas où vous seriez à la limite du malaise quand, malencontreusement, votre rasoir a raison de votre peau… Je vous conseille de changer de thématique et de vous rendre directement sur la page d’accueil de mon site où de gentils articles vous attendent. Il ne faudrait pas que j’innove en faisant faire un malaise à quelqu’un qui me lit quand même… (Mon entrée au Guinness book n’a jamais été aussi proche ! 😁)
Symptômes pré protections menstruelles durables
Au-delà du coût et des déchets que les serviettes et tampons conventionnels engendrent, leurs compositions n’en est pas plus tendre. Toujours de couleur blanche, merci le chlore, pour un effet « propre » voulu, mais qui nous est néfaste. Parfois parfumées avec des composants toujours plus chimiques et pourquoi pas toxiques, nous avons pris l’habitude d’apposer ces protections jetables au plus près de la zone la plus intime qu’il soit. « Pour le meilleur », mais surtout pour le pire. Que celles qui n’ont jamais eu d’irritations me jettent un paquet de serviettes à la tête ! (L’huile de coco est votre amie dans ce cas précis, j’écris ça…)
Cet article ne développera pas en détail le SCT (syndrome du choc toxique) qui peut apparaître dès lors qu’une protection interne comme un tampon ou une cup (et oui !) est restée trop longtemps en zone trouble. Je me permets simplement de rappeler qu’il ne faut en aucun cas négliger ce possible aspect négatif, en changeant de protection ou en vidant sa cup régulièrement. On n’oubliera pas non plus de stériliser cette dernière : 10 minutes dans une casserole d’eau bouillante avant chaque cycle pour une utilisation avec le moins de risques possibles. La sécurité et la santé avant tout ! (Coucou les industriels.😉 )
Les alliés éco-responsables
Toutes les pistes qui vont suivre vont vous paraître chères de prime abord, nous sommes bien d’accord. Cependant, ce sont des produits qui dureront une dizaine d’année, voire plus, et qui seront donc rentabilisés au bout des premières. Comme pour toute transition vers du durable, s’équiper génère un coût non-négligeable. Je vous conseille donc de commencer par des petits stocks, pour ensuite venir approvisionner et adapter selon ce qui vous convient le mieux. Comme toujours, je vous invite à faire vivre des créateurs sur Etsy ou des entreprises made in France dont l’écologie et les enjeux environnementaux font partie intégrante de leurs ADN. Au niveau des règles, des marques comme Lamazuna, dans ma culotte, Réjeanne ou encore Louloucup sont dans cette lignée.
Les serviettes lavables
Là où j’ai commencé ! Parce qu’il fallait bien se lancer, j’ai d’abord entendu parler de ces curiosités. Sur l’idée, c’est exactement le même principe que les serviettes jetables du commerce. Apposées à la culotte, elles récupèrent ce qu’il faut, où il faut. Il y a bien sûr les ailettes, avec des pressions, sans qui la serviette jouerait la fourbe et ne tiendrait pas en place.
- Avantages : permet une transition douce, habitude déjà acquise avec les serviettes conventionnelles. Peut être couplée avec la cup pour rassurer en cas de peur de fuite.
- Inconvénients : A faire tremper (toujours à l’eau froide, jamais chaude !), voire pré-laver avant passage en machine, utilisation de plusieurs dans la journée. Prévoir une pochette imperméable qui se ferme pour pouvoir en changer sans se retrouver à se demander quoi faire de la précédente. Peut surprendre au lavage à la main, vision rouge normale !
- Prix : 10/20 € l’unité, dépend du site ou du créateur à qui vous l’achetez.
Les culottes de règles
Bien plus classe à porter que le nom à entendre, la culotte menstruelle est une belle révolution en matière de règles zéro déchet ! On la met le matin, l’enlève le soir, tout comme la cup. A la différence principale qu’il s’agit d’une protection externe, laissant le flux passer naturellement sans le bloquer. Le tout dans un sous-vêtement confortable et parfois, assez travaillé pour rivaliser avec les culottes quotidiennes. Énorme coup de cœur pour la marque Réjeanne qui commercialise des modèles certes plus onéreux que d’autres, mais beaux et d’une qualité non négligeable. A ce jour, c’est la seule à avoir créé un maillot de bain sur la même idée.
Edit 2022 : Depuis 2020, la concurrence s’est bien sûr amplifiée. Tout comme les catégories de Réjeanne ! Certains modèles sont maintenant disponibles en culottes classiques/hors règles. Des ensembles de lingerie ont été créés, des caracos, mais aussi des shorts et leggings menstruels. La culotte de règle détachable, le body menstruel (détachable aussi ! ) et le soutien-gorge d’allaitement sont maintenant les dernières innovations de la marque française ! Non, je ne suis pas payée pour faire cet article, je suis juste fan… Et ruinée.
- Avantages: permet de ne pas retenir le flux en interne, retour au naturel sans risque de fuite, on oublie presque son cycle !
- Inconvénients : pas l’alternative la moins onéreuse, temps de séchage long donc compliqué d’utiliser plusieurs fois la même culotte pendant le même cycle. Nécessite, en cas de flux abondants, de possiblement en changer dans la journée. Changement à anticiper en prévoyant de quoi stocker la première, pour mettre la deuxième.
- Prix : 30 euros pour les moins chères, Réjeanne: modèles de 34 à 59 €, petits stocks donc réassorts de courte durée, à suivre sur les réseaux pour ne pas les louper. Packs de plus en plus accessibles par 2/3.
La cup
Si vous avez testé une des deux solutions précédentes et que vous êtes à l’aise avec le sang, alors vous pouvez essayer un incontournable des règles zéro déchet : la cup. Je vous le dis d’entrée de jeu : la première fois, c’est généralement un échec. Il vous faudra de la patience, des possibles montées de stress, des « plus jamais » et des « oufs ». Mais une fois que vous aurez pris le pli, ça vous changera la vie.
La cup, en silicone chirurgical, est une protection interne que l’on vient plier (deux écoles : pliage en coquillage ou en C, à vous de voir celui que vous préférez, il y’a des tutos par ci par là sur le net) pour ensuite l’insérer directement vous savez où. Le vous savez où étant bien expliqué sur le gif qui suit :
A la différence du tampon, la cup se place plus près du col, et donc plus loin. Il m’a fallu 3 cycles avant de réussir à m’en servir correctement, le problème n’ayant pas été de la mettre, mais de l’enlever. Pas de panique si vous n’y arrivez pas, une demi-heure a été nécessaire la première fois ! Une fois le temps d’adaptation passé, vous verrez que vous oublierez que vous avez vos règles. Il est arrivé que je me réveille en sursaut, me rappelant que mon cycle était en cours…
- Avantages : on ne sent rien, on ne voit rien quand elle est en place, et on peut la garder toute la journée selon flux !
- Inconvénients : temps d’adaptation et d’apprentissage aléatoire, besoin de patience et de persévérance, besoin d’un point d’eau à proximité en cas flux abondant. Attention à ne pas la laisser + de 12h suite à un oubli !!
- Prix : environ 20 euros, se démocratise tellement qu’on en trouve dans les grandes surfaces ! Vous pouvez en trouver chez Lamazuna, ou encore sur le site de Louloucup.
Les pistes exploitables, non testées
Les tampons lavables
Moins répandus, sur le modèle des serviettes lavables, des tampons font leur apparition dans l’univers des protections menstruelles lavables. Tissus en coton roulé, ils fonctionnent comme leurs homonymes jetables. Vous trouverez des informations supplémentaires et plus de détails dans la vidéo de Coline sur le sujet :
Pour vous en procurer vous pouvez vous rendre sur Greenweez, une vingtaine d’euros pour 8 tampons.
le flux instinctif
Le principe du flux instinctif est simple : puisqu’on arrive à se retenir pour aller aux toilettes et ne pas faire en sorte que le fruit de nos digestions respectives s’évacue sans contrôle, pourquoi ne pas en faire autant en période rouge ? Cette méthode semble folle de prime abord, puisqu’on nous a habitué à ne même pas y penser. Certaines y arrivent, après beaucoup d’entraînement et du temps. Je pense que les crises de rire ou les éternuements pendant ces périodes doivent être de réels tests… Mais après tout, si on y arrive pour 2 besoins d’évacuation sur 3, pourquoi pas tenter d’y arriver pour le 3ème ?
Si vous en avez l’opportunité et le temps, cette méthode pourrait bien vous émanciper de toute forme de protection menstruelle sur le long terme ! Cette piste étant bien sûr, un idéal pas forcément accessible à tous et dont la mise en pratique n’est pas celle qui vous sécurisera le plus dans votre vie quotidienne. Dans le cadre des règles zéro déchet, l’aborder je devais.
Conclusion à ce cycle d’informations
Pour toutes les pistes citées dans cet article (sauf la dernière, mais vous l’aurez compris), faites bien attention aux compositions ! Il est tentant d’aller sur des sites chinois qui, surfant sur la vague du durable/lavable, tentent de tirer leurs épingles de la culotte. Préférez des tissus oeko-tex, coton bio, ou encore bambou plutôt que des matières issues de dérivés de plastique.
Si passer à des protections lavables vous pose problème par rapport à la vision de votre sang, à la confrontation possible avec lui, pas de panique ! Nous ne sommes pas tous à l’aise avec ça, et parfois les expériences aident, parfois on en a simplement pas envie. Et il y’a aussi des bonnes nouvelles pour vous ! Bien que l’aspect réduction des déchets soit pour le coup compliqué à appliquer, vous trouverez des serviettes et tampons aux compositions plus saines dans les magasins bio ou en pharmacie. La marque dans ma culotte propose par exemple des tampons bio.
L’important c’est que vous ayez le choix, et que vous puissiez avoir un éventail des alternatives possibles pour des règles zéro déchet pas forcément synonymes de galères.
Les applicateurs de tampon font partie des déchets les plus fréquemment retrouvés sur les bords de plages, parce qu’ils sont encore jetés, à tort, dans les toilettes. Certaines protections hygiéniques aussi d’ailleurs… Mais j’en parlerai dans un prochain article.
Vous n’avez plus qu’à vous lancer dans une nouvelle aventure pour tester des règles zéro déchet !